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La grande famine du Mont-Liban (1915-1918)

Mount_Lebanon_Great_FamineLa résistance chrétienne aux persécution n’a pas commencé en 1975.
La période de la Première Guerre mondiale, et particulièrement de 1915 à 1918, vit la population maronite du Mont-Liban décimée par la famine qui a fait pas moins de 150 000 morts sur les 400 000 habitants que comptait à l’époque cette région.
Le ministre ottoman de la Guerre, Enver Pacha, disait à l’époque : « L’Empire ottoman ne recouvrera liberté et honneur que lorsqu’il aura été débarrassé des Arméniens et des Libanais. Nous avons supprimé les Arméniens par le fer, nous supprimerons les Libanais par la faim. » Toutefois, cette famine a été le résultat de plusieurs facteurs bien distincts et la responsabilité de ce drame ne saurait être attribuée intégralement aux seuls Turcs.
Tout d’abord, le littoral libanais était soumis à l’époque à un implacable blocus maritime imposé par la flotte alliée et plus particulièrement britannique, qui avait pour but d’éviter tout afflux d’armes ou de munitions dont auraient pu profiter les alliés ottomans des Allemands.
A ce siège maritime venait s’ajouter un blocus terrestre pratiqué cette fois par les Ottomans qui contrôlaient ainsi toutes les voies de communication terrestre. A la misère qui frappe ainsi les populations essentiellement rurales du Mont-Liban vint s’ajouter une invasion de criquets unique dans les annales de l’histoire du Liban qui dévasta en cent jours la totalité des récoltes. Les conséquences furent épouvantables : cette région montagneuse, pour être fertile, ne pouvait toutefois assurer dans des conditions optimales que la production d’environ le tiers des besoins alimentaires de sa population, et ce tiers se trouvait anéanti. A cela s’ajoutait, depuis la révolution de la soie au XIXe siècle, le fait qu’une partie importante des cultures maraîchères et fruitières avaient été remplacées par l’élevage du précieux ver à soie et des plantations de muriers.
Enfin, dans son Histoire de la grande famine au Mont-Liban (1915-1918) Un génocide passé sous silence, le professeur Boustani dénonce le rôle néfaste de certains commerçants et usuriers libanais enrichis par le marché noir qui contribua à aggraver une situation humanitaire désastreuse.
A l’inverse, et malgré les risques qu’encouraient ses navires en cherchant à contourner le blocus maritime, la communauté libanaise d’Égypte, riche et nombreuse, a contribué dans une certaine mesure à soulager autant que faire se peut les souffrances du Mont-Liban en acheminant des aides via l’ile de Rouad au nord de Tripoli. Cette aide était livrée au patriarcat maronite qui la redistribuait dans les villages par l’intermédiaire des couvents et des ordres monastiques.

[Une Histoire de la grande famine au Mont Liban (1915-1918), un génocide passé sous silence , Professeur Antoine Boustani].

 

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