Jésus-Christ s’habille en pauvre…

Jésus-Christ s’habille en pauvre…

Il faut bien se rendre compte qu’au début du XIXe siècle, tout le monde chantait ! De cette vérité, d’autres articles feront foi tant la chose en preuves abonde. Tout le monde chantait donc et même… les mendiants ! La chanson qui nous occupe aujourd’hui, Jésus-Christ s’habille en pauvre, est un exemple de ces chants de mendicité (le mendiant en retour de l’aumône pouvait s’engager à aller prier pour les morts de la famille du donateur). On pouvait aussi la chanter pendant la quête.

Cette chanson fut très populaire puisqu’on en recense des dizaines de versions à travers toute la France. La version Montjoie (enregistrée pour les Chants d’Europe IV) est celle recueillie par Jean-Baptiste Weckerlin (1860) en Picardie avec un texte très légèrement retouché par Georges Doncieux.

Pour l’anecdote, Jésus-Christ s’habille en pauvre était connu de Charles Péguy, qui l’apprit à Jacques Maritain. Elle devint la chanson préférée de ce dernier.

Sources : https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1873_num_2_8_6658,  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6278079g/f49.image , Romancero populaire de la France (G. Doncieux) et la pièce à conviction : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8714966?rk=21459;2 où l’on découvre qu’un « membre de l’Institut » s’est permis d’accoler le texte critique de Doncieux avec la mélodie populaire de Weckerlin en présentant sa forfaiture comme un « chant populaire », originaire des « Flandres » (cela paraît sans-doute plus convenable à notre « membre de l’Institut » que la vulgaire Picardie !..)