Archives du mot-clé chants des poilus

Le drapeau

Mon cher camarade,

Je vous l’avais annoncé… Aujourd’hui, j’ai décidé de vous écrire quelques mots sur nos couleurs ; celles qui se lèvent avec le jour et se baissent avec le soir qui tombe. Elles rythment le quotidien de nos vies de soldat, là où nous sommes. Dans la simplicité et toujours dans un climat de profond respect.
Jamais, j’en suis certain, il ne vous est venu à l’esprit de considérer que ces marques de respect, apprises au lendemain de votre engagement, étaient exagérées, futiles ou dérisoires. Les égards réservés à ce morceau d’étoffe vous paraissent naturels. Il y a là quelques choses d’instinctif, d’évident.
content-1A l’inverse, quand, d’aventure, certains viennent à manifester de l’hostilité ou du mépris pour notre drapeau, cela vous fait mal. C’est que comme Français et comme soldats nous percevons la richesse de ce qui est convenu dans les plis de notre drapeau : une somme de gloires, d’efforts, de douleurs et de valeurs, qui ont fait ce que nous sommes et ce qui nous rassemble, aujourd’hui.
Notre drapeau est à la foi signe, symbole et emblème. Le drapeau est, d’abord, un signe de ralliement. C’est toujours vers lui que tous les regards convergent ; jadis, dans la furieuse mêlée des combats et aujourd’hui, alors qu’on le hisse au sommet du mât. On dit, de nous, militaires, que nous servons « sous les drapeaux ». L’image est belle et elle est juste ! car ce sont bien nos trois couleurs qui nous embrassent et nous rassemblent. Elles nous relient avec ceux d’entre vous qui, en opérations, l’arborent sur leur tenue. Elles sont le signe visible de notre engagement.
Le drapeau est, ensuite, le symbole de nos valeurs. Deux mots les résument : « Honneur et patrie ». Ils sont inscrits en lettres d’or dans les plis de chacun de nos emblèmes. La patrie c’est le « pourquoi » de notre engagement ; l’honneur, c’est le « comment ».
Marchant avec l’honneur, il y a le sens du service, le caractère, le courage, l’abnégation… C’est parce que toutes ces vertus sont rassemblées dans ses plis que le drapeau vient naturellement recouvrir la dépouille de ceux qui ont tout donné pour que vive la France.
Le drapeau est, surtout, l’emblème de notre pays. De la nation tout entière ; de la France dans son ensemble. Il n’est la propriété de personne.
Nous l’avons tous en partage. Françaises et français ; civils et militaires ; générations passées, présentes et futures, en lui sont réunies la tradition, fruit de nos expériences passées, et la modernité de nos armées qui regardent résolument vers l’avant.
Notre drapeau est tissé du fil des épreuves et des ambitions de notre pays. Quand le pays souffre, il est en berne ; quand le pays exulte, il pavoise rues et monuments. C’est ce qu’il représente que nous saluons. C’est devant ce qu’il signifie que nous nous inclinons.

Honneur, donc à nos trois couleurs, où que nous soyez, où que vous serviez.

Fraternellement

Général d’armée Pierre de Villiers

Lettre à un jeune engagé (École militaire, le 25 novembre 2016)

Ce que c’est qu’un drapeau dans CD : Chants des poilus 1914-1918

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La Rosalie (baïonnette)

lebel-baionnetteUne baïonnette (la Rosalie) est une arme blanche conçue pour s’adapter au canon d’un fusil ou d’une arme similaire et destinée au combat rapproché.
Le fusil Lebel était doté d’une épée baïonnette, familièrement appelé Rosalie, en raison de sa forme (croix). La doctrine française, qui vantait la supériorité du fantassin français, lequel serait porté vers l’attaque, va faire que rapidement cette arme, par ailleurs redoutable, va devenir un symbole.
La baïonnette est l’arme suprême du fantassin. Elle joue le rôle décisif dans l’abordage vers lequel doit tendre résolument tout mouvement offensif, et qui, seul, permet de mettre définitivement l’adversaire hors de cause. (Règlement des manœuvres §110)
L’épée baïonnette se divise en trois parties principales :
– la lame à section quadrangulaire, avec quatre arêtes, quatre gouttières, la pointe et la soie qui traverse la poignée sur toute sa longueur ;
– la monture, en bronze de Nickel ;
– le fourreau en acier bronzé, comprenant le corps, le bouton et le bracelet pontet, à l’intérieur se trouve quatre battes pour maintenir l’épée baïonnette dans son fourreau.
Lors de l’instruction des soldats, l’escrime à la baïonnette était enseignée (image ci-dessus, 1914).800px-Btv1b6929847c

Rosalie dans le CD Chants des Poilus 1914-1918

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La guerre inconnue – Gus Bofa

BlesseJ’ai vu en septembre 1914, sur un champ de bataille imité de 70, le sergent N… charger de force, sur ses épaules, son capitaine blessé au mollet, qui ne pouvait pas marcher, et l’emporter vers l’arrière, sous une grêle de balles.

Image d’héroïsme, un peu vulgarisée par les plus mauvais chromos de notre enfance, mais émouvante encore.

Ce beau geste fut d’ailleurs inutile, au moins pour l’officier, qui arriva mort à destination. Non de sa blessure, qui était légère, mais de quelques 31 autres projectiles de calibres divers, qu’il avait reçus dans le dos, pendant le trajet.

Quant au courageux petit sergent, miraculeusement protégé par sa bonne pèlerine en peau de capitaine, il avait atteint, sain et sauf, le poste de secours, sans une égratignure.

Gus Bofa
(Le Crapouillot août 1930)

Alsace Lorraine dans notre CD Chants de poilus 1914-1918

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